Station 1 - du chemin de fer à la voie verte

Station 1 : la Traverse, du chemin de fer à la voie verte

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La Traverse est un itinéraire aménagé sur l'ancienne voie de chemin de fer reliant Bourg-en-Bresse à Chalon-sur-Saône. Cette ligne, inaugurée en 1878, joue un rôle important dans le développement commercial de Montrevel-en-Bresse. La gare, construite sur l'actuelle place De Gaulle, est un centre d'activités important pour le transport des voyageurs et des marchandises. En 1913, une ligne de tramway à vapeur, de Montrevel à Replonges, est également mise en place, mais elle est très vite remplacée par des bus. La ligne de train de la Haute-Bresse est définitivement fermée en 1951.

La Traverse, itinéraire réservé aux mobilités douces, est aménagé sur l’ancienne voie de chemin de fer qui reliait Bourg-en-Bresse à Chalon-sur-Saône. La rue de la Gare rappelle ce passé ferroviaire, du temps où la France du 19e siècle se couvre de grandes lignes et de réseaux secondaires. C’est ainsi que la ligne dite de la Haute-Bresse voit le jour en 1878 après treize années d’études, de recherches de financements et de travaux menés par la Compagnie de la Dombes en charge de la concession.

Gérée par les frères Lucien et Félix Mangini, tous deux ingénieurs, cette société s’ illustre quelques années plus tôt en ouvrant la ligne des Dombes. La loi de 1865 sur les voies ferrées d’intérêt local offre de nouvelles opportunités et le département de l’Ain entend bien développer un réseau de chemins de fer vicinaux pour désenclaver les territoires. La Compagnie de la Dombes, qui deviendra Compagnie des Dombes et des chemins de fer du Sud-Est en 1869, se voit confier les lignes Bourg-La Cluse, Bourg-Chalon et Ambérieu-Villebois.

La ligne de la Haute-Bresse est autorisée par décret impérial du 30 mars 1867. Les travaux débutent après la validation du projet définitif le 24 juillet 1875 pour se terminer en janvier 1878. De Bourg-en-Bresse à Chalon-sur-Saône, ce sont 78 km ponctués de gares de premières et deuxièmes classes : Bourg, Viriat, Attignat, Montrevel, Jayat-Foissiat, Saint-Julien-de-Reyssouze, Mantenay, Saint-Trivier-de-Courtes, Romenay, Ratenelle, Cuisery, Simandre, Saint-Germain-du-Plain, Ouroux, Epervans, Saint-Marcel, Chalon.

cote 5 Fi 266-34, Archives départementales de l’Ain
Montrevel, la Gare (carte postale), avant 1906 / cote 5 Fi 266-34, Archives départementales de l’Ain

La gare de Montrevel-en-Bresse, de première classe, présente l’architecture classique d’un pavillon à étage avec auvent sur voie et plaque de métal laqué portant le nom du village. Au rez-de chaussée se trouvaient le bureau-cuisine et la salle d’attente, tandis que l’étage était réservé au logement du chef de gare.

Autour de la gare, lieu de rencontres et d’échanges, se développe une activité commerciale. Le « café de la gare » et « l’hôtel de la gare » avec écuries et remise accueillent les voyageurs en partance ou en transit.

Au début du 20è siècle, le département de l’Ain se dote, en plus des lignes de train classiques, de quatre lignes de « tramway à vapeur sur route » dont celles de Saint-Trivier-de-Courtes à Trévoux et Bourg-en-Bresse à Replonges, exploitées par la Compagnie des Tramway de l’Ain qui deviendra régie départementale en 1919. Surnommé le tacot ou le tortillard, le tram suit les rives de la Saône et les routes principales. C’est ainsi que la section « Montrevel-La Madeleine (Replonges) » d’une longueur de 22 km est ouverte en 1913 avec des haltes à Marsonnas, Saint-Sulpice, Coberthoud, Teppes de Biche, Bâgé-la-Ville, Bâgé-le-Châtel, Saint-André-de-Bâgé. En 1936, les services voyageurs et marchandises sont fermés, des bus de substitution prennent le relai, malgré la protestation des communes, notamment de Foissiat et de Montrevel qui se mobilisent dès 1926 contre le projet de suppression.

La cessation d’activité du tramway sera bientôt imitée par le train. Le 1er juillet 1951, la section Bourg-en-Bresse – Saint-Germain-Du-Plain de la ligne Bourg-Chalon est définitivement fermée, les gares sont déclassées, les voies sont déposées. A la fin des années 1960, les plantes rudérales effacent peu à peu le tracé de cette ligne de la Haute-Bresse dont le souvenir est aujourd’hui ravivé par la Traverse, la voie verte de Grand Bourg Agglomération.

Montrevel, le Tramway (carte postale), cote 5 Fi 266-43, Archives départementales de l’Ain

Montrevel, le Tramway (carte postale), cote 5 Fi 266-43, Archives départementales de l’Ain

Sources :

- Série O20, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
- https://www.chroniquesdebresse.fr/Avant-la-La-Traverse-le-chemin-de-fer-de-Bourg-en-Bresse-a-Chalon-sur-Saone
- « Il y a 100 ans, le tram arrivait en gare de Marsonnas » par Michel Goyard in https://marsonnas.fr/souvenirs/
- nepaslesoublier.org/tramway.htm
- Pierre Protat, La compagnie des Dombes, in « Annales de l’Académie de Mâcon, n° 11, 1999
- Rédaction Laetitia CARNEIRO GAUTHIER

Place du Général DE GAULLE

Vingt ans plus tard, Charles de Gaulle, alors président de la République, réalise un tour de France qui le conduit, de février 1959 à juin 1965, d'un bout à l'autre de la métropole, dans toutes les provinces, dans toutes les régions. C'est pour lui l'occasion de créer un contact direct avec les Français, de " récolter des moissons d'impressions et de précisions pratiques " sur les grandes questions de l'heure. L'un de ses vingtièmes voyages en province - du 25 au 29 septembre 1963 - le mène du département du Vaucluse à celui du Rhône, en passant par l'Ain puis la Drôme.

Ainsi, le 27 septembre, le chef de l’état arrive en train à Ambérieu puis, accompagné par Georges Dupoizat, Préfet de l’Ain, il emprunte la route, via Lagnieu, Sault-Brénaz et Groslée pour rejoindre Belley. Il gagne Oyonnax par le train et s’arrête en gare de Bellegarde-sur-Valserine. Après une visite à Nantua, Charles De Gaule se rend à Bourg-en-Bresse où il passe la nuit avant de continuer son voyage présidentiel en direction de Villefranche-sur-Saône, via Montrevel-en-Bresse, où il est attendu à 9h45, place du 3 septembre. Un programme millimétré et des discours savamment préparés par Gilbert Pérol, chef des services de presse de l’Elysée, rythment son séjour aindinois.

Montrevel, place de la Gare (carte postale)_actuelle place De Gaulle, cote 5 Fi 266-39, Archives départementales de l’Ain

Montrevel, place de la Gare (carte postale)_actuelle place De Gaulle, cote 5 Fi 266-39, Archives départementales de l’Ain

Sources :
-       Registres des délibérations municipales, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
-       https://fresques.ina.fr/de-gaulle/
-       Frederic Faure, Le gaullisme populaire : les voyages présidentiels en province (janvier 1959-avril 1969), Histoire, Normandie Université, 2018.
-       Rémi Riche, La visite du Général de Gaule en 1963, in Chronique du passé du 05/10/2003
-  Rédaction Laetitia CARNEIRO GAUTHIER

Montrevel, à ses héros morts pour la France

Le 5 juillet 1919, le comité des démobilisés de Montrevel est créé « en vue de l’érection d’un monument à la mémoire des enfants de la communes morts pour la France ». La centaine de membres s’active pour collecter des dons, recueillir des souscriptions, organiser des événements (tombola, fête bressane avec la représentation des Ebaudes de Prosper Concert) dont les recettes sont dédiées au projet commémoratif.

En 1921, la municipalité approuve le projet de construction du Monument aux morts. Un concours, avec clôture au 1er septembre, est ouvert « à tous les artistes » qui ont « toute latitude pour le choix du sujet ». Les archives ne gardent pas la trace de tous les projets déposés et exposés pendant deux mois dans la salle de la mairie. En revanche, il est fait mention du projet d’Emile Pannetier, entrepreneur de monuments funéraires à Saint-Julien-sur Reyssouze, associé à Elie Descotes, sculpteur demeurant aux Abrets et à Lyon avec qui un contrat est passé en mars 1922. Après quelques ajustements souhaités par la mairie et une attente assez longue des plans définitifs et des travaux d’exécution, le mémorial est inauguré le 3 décembre 1922.

Le monument, en pierre de Comblancien « taillée à fine boucharde », d’une hauteur de 5,80m, présente un obélisque surmonté d’une croix de guerre, plus haute distinction militaire due aux soldats morts pour la France. Sur l’une des faces de cette colonne quadrangulaire, le blason de la ville s’inscrit dans un cœur, encadré par un rameau d’olivier, symbole de paix, et une branche de chêne, symbole de force et de résistance. La statue féminine réalisée en marbre de carrare représente l’allégorie de la République. Vêtue d’une longue robe drapée à l’antique, elle porte à l’épaule gauche une couronne de fleurs qu’elle déposera en hommage aux soldats défunts. De la main droite, Marianne écrit la date de la victoire. Les noms des Montrevelois morts lors de la guerre 1914-1918 sont gravés par années de décès sur les autres faces, sans distinction d’âge ou de grade. Au fil des conflits, d’autres plaques sont apposées sur la base de l’obélisque.

En 1920, à titre de trophées de guerre, Montrevel reçoit quatre obus et un « crapouillot », petit canon de tranchée. Ces ornements, intégrés à la clôture en fer forgé réalisée en 1928, sont encore visibles aujourd’hui.

À l’issue de la Grande Guerre, plus de 30 000 monuments seront érigés entre 1920 et 1925.

Montrevel, place de la Gare (carte postale)_actuelle place De Gaulle, cote 5 Fi 266-33, Archives départementales de l’Ain

Sources :
-       Délibérations municipales, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
-       Série M 15, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
-       Série S 2, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
-       Série T 43 (Montrevel-en-Bresse), Archives départementales de l’Ain
-       Rémi Riche, Avant la Traverse, le chemin de fer de Bourg-en-Bresse à Chalon-sur Saône in « Chroniques de Bresse », n° 7, 2014, Péronnas, 2014 
-       Rédaction Laetitia CARNEIRO GAUTHIER
Iconographie :
-       Dessin du monument aux morts par Elie Descotes, série T43, Archives départementales de l’Ain.

Et pour compléter cette place de la Gare, actuelle place du général de Gaulle, l’association de la boule montreveloise installe son jeu de boules en 1930.

Sources :
-       Série S2, Archives municipales de Montrevel-en-Bresse
-       Rédaction Laetitia CARNEIRO GAUTHIER