Station 4 - du couvent au marché aux volailles

En quelques mots
La place du 3 septembre, auparavant appelée place du marché (aux volailles), a été un lieu d'activité religieuse pendant près de quatre siècles. Au début du 15e siècle, une chapelle castrale dédiée à saint Barnabé est fondée près de l'actuelle Poste. Cette chapelle est desservie par sept chapelains, mais au milieu du 17e siècle, elle est abandonnée. Ferdinand de la Baume, comte de Montrevel, tente de la transformer en église collégiale, mais Il décide alors de fonder le couvent des Augustins de Montrevel en Bresse. Les moines y pratiquent l'enseignement de la religion, mais aussi de la lecture et de l’écriture auprès de la population du comté. En 1668, le couvent est menacé en raison de la précarité de la fondation, mais l'intervention de Ferdinand de la Baume et un legs important sauvent le couvent. En 1778, la communauté montreveloise est dissoute.
Peu de Montrevelois le savent : la place du 3 septembre, auparavant appelée place du marché (aux volailles), a été, pendant près de quatre siècles, le lieu d’une intense activité religieuse.
C’est aux alentours de la Poste actuelle, construite entre 1911 et 1914 par Givord, architecte à Pont-de-Vaux, que la chapelle castrale est fondée dès le commencement du 15è siècle. Située en dehors du château à proprement parlé, elle forme « une construction à part, derrière le château». Placée sous le vocable de saint Barnabé, la chapelle est desservie par sept chapelains, occupés à donner les messes fondées par les seigneurs. Mais au milieu du 17e siècle, le lieu semble déserté et à l’abandon. Ferdinand de la Baume, comte de Montrevel, décide alors de « transformer la chapelle castrale en église collégiale par l’érection d’un chapitre de chanoines » mais les modalités d’administration divisée entre l’Abbaye de Cluny, le chapitre de saint Pierre de Mâcon et l’archevêché de Lyon ne permettent pas cette réalisation. Le comte persiste dans sa « résolution de faire prier… pour le bien et repos » des membres de la famille La Baume et un autre projet voit le jour : le « couvent des Révérends Pères Augustins de la ville de Montrevel en Bresse » est fondé en 1655 et l’achat de maisons attenantes à la chapelle permet aux trois premiers moines sur les six attendus de s’installer. Adossé aux fortifications, le couvent est aménagé avec autorisation de percer la muraille pour permettre un accès direct « aux terrains vagues entre les fossés et les remparts », travaillés en jardin et vergers. En contreparties de cette mise à disposition, les moines doivent se conformer à de nombreuses charges et obligations. En plus des diverses messes, chants et litanies au service de la chapelle et des seigneurs, les Augustins doivent assurer un enseignement à la population du comté « tant pour l’instruction du christianisme que pour lire et écrire ». En 1668, une menace pèse sur la maison de Montrevel en raison de la « modicité de la fondation et l’installation misérable des religieux ». Mais l’intervention de Ferdinand de la Baume et le lègue important reçu par la communauté à la suite du décès de Claire-Françoise de Saulx de Tavannes, comtesse de Montrevel, met le petit couvent à l’abri pour quelque temps. De nouvelles constructions et plantations voient le jour. Cent ans plus tard, la commission royale des Réguliers, créée en 1766 à la demande Louis XV, est chargée de remettre de l’ordre au sein des différentes familles monastiques et congrégations religieuses. La communauté montreveloise est dissoute en 1778 après deux ans de procédure pour maintenir le couvent.
Le 12 juillet 1794, la municipalité tient ses séances dans la chapelle avant de la céder le 10 décembre 1795 aux Montrevelois qui réclament une église pour l’exercice de leur culte.
En effet, pendant le temps des Augustins, l’église du couvent n’a pas une vocation paroissiale et les habitants doivent se rendre à Cuet pour les baptêmes, les mariages et les sépultures. Excédés par cette situation, ils mettent tout en œuvre pour établir une église « succursale » dans la ville, prétextant de la distance et des conditions de cheminement difficile pour se rendre à Cuet. En 1717, ils élèvent sur leurs propres deniers l’église neuve, construite place de la Grenette, qui sera interdite rapidement et ne servira jamais au culte.
Sources :
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Père Joseph Froment, La chapelle du château et les Augustins de Montrevel, in « Bulletin de la Société Gorini », 34e année, juillet 1942.
Iconographie :
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Cote H 1028 (Armoiries des Augustins de Montrevel en Bresse), Archives départementales de l’Ain.