Station 9 - la volaille de Bresse

En quelques mots
Le 1er août 1957, l’Assemblée nationale vote l’attribution de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) pour la volaille de Bresse, garantissant ainsi sa qualité exceptionnelle. C’est une grande première pour le monde avicole et cette distinction est toujours d’actualité. Elle est la seule volaille au monde à bénéficier de cette protection, doublée d’une labellisation européenne (AOP) depuis 1996. Chaque année, en décembre, les « Glorieuses de Bresse » rendent hommage aux éleveurs qui, depuis plus de quatre siècles, perfectionnent ce savoir-faire unique. Montrevel-en-Bresse participe pour la première fois à ce prestigieux concours en 1959.
Pour aller plus loin
Le fabuleux destin de la volaille de Bresse
Le 1er août 1957, l’Assemblée nationale vote l’attribution de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) pour la volaille de Bresse, garantissant ainsi sa qualité exceptionnelle. C’est une grande première pour le monde avicole et cette distinction est toujours d’actualité puisque poulet, poularde, chapon et dinde de Bresse sont les seules volailles au monde à bénéficier de cette protection, doublée d’une labellisation européenne (AOP) depuis 1996. Chaque année, les « Glorieuses de Bresse », prestigieux concours, rendent hommage aux éleveurs qui, depuis des siècles, perfectionnent ce savoir-faire unique.
Il faut remonter au 16e siècle, et plus précisément à 1591 pour trouver la première mention de cette volaille d’exception. Les habitants de Bourg offrent deux douzaines de volailles grasses au marquis de Treffort pour le remercier d’avoir chassé les troupes savoyardes. Plus tard, les fermiers payent leurs redevances seigneuriales en chapons et poulardes, véritable monnaie d’échanges. Mais, il faut attendre le 19e siècle pour rencontrer cette volaille sur les tables d’ailleurs. C’est Brillat-Savarin qui lui permet cette exportation. Pour lui, « trois pays de l’Ancienne France se disputent l’honneur de fournir les meilleures volailles, savoir : le Pays de Caux, Le Mans et la Bresse ». Le célèbre auteur de La physiologie du goût éditée en 1825 donne officiellement ses lettres de noblesse à la volaille de Bresse.
Cette visibilité au-delà des frontières bressanes est renforcée par l’émulation scientifique et technologique qui bouleverse la société du 19e siècle et la fait entrer dans l’ère du progrès. Le développement du chemin de fer désenclave les campagnes françaises et offre des débouchés, notamment commerciaux, inespérés [voir notice n° 1_la gare]. La création des comices agricoles en 1851 encourage le développement des concours, la distribution de primes et de récompenses. Trois ans plus tard, un premier concours de volailles de Bresse est organisé à Bourg. Mais, il faut attendre le 23 décembre 1862 et l’engagement de Léopold Le Hon, alors député de l’Ain et président du comice agricole, pour assister à un véritable engouement. Près de 600 volailles présentées par une centaine d’éleveurs concourent à Bourg-en-Bresse. La renommée du produit bressan est telle que deux ans plus tard, il remporte le premier prix au concours d’animaux gras organisé au Palais de l’Industrie à Paris. Les bêtes primées partent à l’assaut des plus prestigieuses tables européennes. Un tel succès suscite les convoitises. Les marchés se multiplient et les fraudes aussi. Pour endiguer ce fléau, les fervents défenseurs de la véritable volaille se regroupent et créent en 1904 « Le Bresse Club ». Cette société tente de protéger la race en proposant de définir ses caractéristiques. Affiliée à la fédération des sociétés d’aviculteurs de l’Ain en 1911, l’action de Bresse Club s’intensifie. Pour la première fois, une description précise du gallinacé est proposée. Il en résulte trois variétés : « la Bresse Noire de Louhans, la Bresse Grise dite de Bourg et la Bresse Blanche dite de Bény ». Cette dernière aura la faveur des éleveurs. Bientôt, sous l’impulsion de la toute nouvelle Fédération avicole de Bresse, d’autres actions sont mises en place pour garantir l’origine « de Bresse » : la création d’une bague avec un plomb officiel apposée à la patte de l’animal (1931), la délimitation de l’aire d’appellation basée sur les particularités géologiques du terrain et la définition des conditions de vie du volatile (1936), le regroupement des éleveurs en coopérative de vente (1938)… La seconde guerre mondiale met en coup d’arrêt à l’activité. En 1945, il faut tout reconstruire : organisation des concours, exportation des volailles, « recensement des poules dites têtes de souches »… Dix ans plus tard, l’objectif est atteint. Le comité interprofessionnel de la Volaille de Bresse, le CIVB, est créé en 1957. La protection de l’appellation sera le principal objectif de cet établissement.
En 1959, Montrevel-en-Bresse participe pour la première fois au concours des Glorieuses de Bresse dont l’appellation apparaît cette même année dans la presse locale, d’abord le 17 décembre dans le Dauphine-Libéré, puis le 19 décembre dans Le Progrès.
Sources :
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https://www.chroniquesdebresse.fr/Aux-origines-des-Glorieuses-de-Bresse-les-premiers-concours-de-volailles
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https://www.chroniquesdebresse.fr/IMG/pdf/150_ans_concours_volailles_bourg.pdf
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https://patrimoines.ain.fr/n/volaille-de-bresse